Cette section du blogue présente des textes écrits dans le cadre du microprogramme en conseillance pédagogique. Ils sont le fruit d'analyses et de réflexions qui, je l'espère, vous permettront également de réfléchir sur votre propre pratique.
(Wow, ça sonne super sérieux tout ça hein!)
Ma conception personnelle de l'apprentissage
Quand je réfléchis à ce que représente l’apprentissage pour moi, je ne peux considérer un seul angle de vue.
Je me considère d’abord et avant tout comme une apprenante à vie. Cette quête perpétuelle est motivée par la curiosité, le désir d’amélioration et le plaisir d’acquérir de nouvelles connaissances. Les situations dans lesquelles j’apprends le mieux sont généralement des contextes sociaux où les échanges vont bon train et où mes questions trouvent des réponses variées. Sous cet angle, l’apprentissage passe inévitablement par la motivation intrinsèque de l’apprenant. J’y remarque des similitudes avec l’approche de Vygotski et le socioconstructivisme, particulièrement lorsque je m’imagine dans des situations complexes où je dois sortir de ma zone de confort pour atteindre un nouveau niveau de compétence (zone proximale de développement1).
Si je change d’angle, il est nécessaire de parler de mes méthodes d’enseignement qui sont évidemment un prolongement de mes conceptions personnelles sur l’apprentissage. Selon moi, l’élève arrive en classe avec un bagage d’expériences dont il faut tenir compte pour être en mesure de bien l’accompagner. Pour certains élèves ou certains objectifs, je devrai mettre l’accent sur des méthodes empruntées au béhaviorisme. Dans ma classe, l’horaire de la semaine est affiché, les routines enseignées explicitement et les bons comportements sont récompensés. À d’autres moments, j’opterai pour une autoévaluation par l’élève pour le pousser à réfléchir à son processus et aux stratégies employées pour favoriser la mémorisation de concepts vus en classe, des principes davantage reliés au cognitivisme. De façon plus générale, je tends à créer un milieu de vie où l’enfant se sent libre d’échanger, de se questionner et surtout, de faire des erreurs (desquelles ils apprendront si on se réfère à Piaget et au constructivisme).
Finalement, il me semble pertinent d’aborder l’angle qui me rend le plus inconfortable; celui du parent qui accompagne. Même si j’élève mes enfants dans ce qui me semble être un milieu stimulant, en leur faisant vivre des expériences riches et avec tout le bagage professionnel accumulé au fil des années… je finis inexorablement la tête entre les deux mains à me demander comment faire aimer les mots étiquettes à un garçon de 6 ans.
La pratique professionnelle, réflexion sur un texte de Pierre Potvin
Ce qui m’a d’abord frappé dans le texte de Potvin sur la pratique professionnelle, c’est la belle zone grise que l’auteur a été capable d’installer tout au long de sa réflexion. En effet, il est d’usage courant de nos jours de pencher d’un côté ou de l’autre des tendances, sans toujours prendre le temps d’écouter les arguments du camp adverse.
Les éléments qui m’ont particulièrement marqués lors de ma lecture sont donc ceux permettant de décortiquer ce qu’est une pratique et sur quoi s’appuie une « bonne » pratique. On réalise rapidement qu’on ne peut dissocier les connaissances scientifiques de l’expérience concrète qu’est l’enseignement.
Selon moi, la place des recherches en éducation et des données probantes est essentielle. Elle ne doit toutefois pas être un frein à l’innovation et encore moins devenir le « bonhomme sept heures » de l’erreur. On ne peut laisser les enseignants se restreindre dans le développement de leur jugement professionnel par crainte de ne pas y arriver (du premier coup). Évoluer, gagner en assurance, continuer de se poser des questions… tout cela est bien difficile à mesurer. On peut guider nos pratiques grâce aux données probantes, mais on doit risquer l’erreur si on veut que ces mêmes données puissent continuer de s’affiner et de supporter notre pratique qui, elle, évolue sans cesse.
Les éléments qui m’ont particulièrement marqués lors de ma lecture sont donc ceux permettant de décortiquer ce qu’est une pratique et sur quoi s’appuie une « bonne » pratique. On réalise rapidement qu’on ne peut dissocier les connaissances scientifiques de l’expérience concrète qu’est l’enseignement.
Selon moi, la place des recherches en éducation et des données probantes est essentielle. Elle ne doit toutefois pas être un frein à l’innovation et encore moins devenir le « bonhomme sept heures » de l’erreur. On ne peut laisser les enseignants se restreindre dans le développement de leur jugement professionnel par crainte de ne pas y arriver (du premier coup). Évoluer, gagner en assurance, continuer de se poser des questions… tout cela est bien difficile à mesurer. On peut guider nos pratiques grâce aux données probantes, mais on doit risquer l’erreur si on veut que ces mêmes données puissent continuer de s’affiner et de supporter notre pratique qui, elle, évolue sans cesse.
Le savoir d'expérience, réflexion sur un texte de Pierre Potvin
Le savoir d’expérience, selon ce que j’en ai compris du texte de Pierre Potvin (avec un soupçon d’opinion personnelle), est notre capacité de jongler avec les différents savoirs inhérents à notre pratique. Souvent perçu comme moins valable par la communauté scientifique puisqu’il est moins accessible et transférable, le savoir d’expérience dépend non seulement des connaissances qui découlent de notre vécu, mais surtout de l’analyse de ces nouvelles données qu’on accumule au quotidien.
Comme toutes connaissances, l’expérience se peaufine au fur et à mesure que progresse le professionnel. Il m’apparait évident qu’en début de parcours, les savoirs scientifiques dans lesquels nous baignons pendant nos années d’étude font pencher la balance. Puis, l’enseignant se retrouve en « zone de guerre » et tente d’allier savoirs scientifiques et techniques de survie. Un mélange explosif. Manque d’expérience pour bien analyser la situation et manque de temps pour appliquer les savoirs académiques. Il y a déséquilibre, une perte de contrôle qui met du plomb dans l’aile à l’insertion professionnelle.
Les sources de développement du savoir d’expérience, selon Potvin, sont-elles toujours au rendez-vous? Il y a fort à parier que l’action et l’expérimentation sont au coeur du quotidien de l’enseignant, mais qu’en est-il de l’observation, de l’évaluation, de la formation continue ou encore de l’influence des pairs? Ce sont là des pratiques qui nécessitent autonomie et esprit critique. Et pour ça, aucune formule magique, ni recette gagnante disponible. C’est le temps… beaucoup de temps et de motivation intrinsèque qui feront la différence. À force d’analyser sa pratique, de partager ses questionnements, de se former, de se faire critiquer, etc. le praticien permettra à ses savoirs d’acquérir une certaine tangibilité et transmissibilité. Ceux-ci seront validés par l’impact (théorique et concret) qu’ils auront sur une communauté professionnelle. Lui-même faisant partie de cette communauté, l’enseignant devient un apprenant en mode bêta perpétuel. C’est alors qu’avec un peu de chance et beaucoup de rigueur, il verra ses savoirs-faire considérés comme valides dans le grand temple de la recherche en éducation.
Peut-être.
Quoiqu’il en soit, l’enseignant continuera d’ouvrir la porte de sa classe à ses élèves, fier d’accomplir une mission qui le mènera inexorablement vers des chemins qu’ils n’avaient pas prévus emprunter.
Comme toutes connaissances, l’expérience se peaufine au fur et à mesure que progresse le professionnel. Il m’apparait évident qu’en début de parcours, les savoirs scientifiques dans lesquels nous baignons pendant nos années d’étude font pencher la balance. Puis, l’enseignant se retrouve en « zone de guerre » et tente d’allier savoirs scientifiques et techniques de survie. Un mélange explosif. Manque d’expérience pour bien analyser la situation et manque de temps pour appliquer les savoirs académiques. Il y a déséquilibre, une perte de contrôle qui met du plomb dans l’aile à l’insertion professionnelle.
Les sources de développement du savoir d’expérience, selon Potvin, sont-elles toujours au rendez-vous? Il y a fort à parier que l’action et l’expérimentation sont au coeur du quotidien de l’enseignant, mais qu’en est-il de l’observation, de l’évaluation, de la formation continue ou encore de l’influence des pairs? Ce sont là des pratiques qui nécessitent autonomie et esprit critique. Et pour ça, aucune formule magique, ni recette gagnante disponible. C’est le temps… beaucoup de temps et de motivation intrinsèque qui feront la différence. À force d’analyser sa pratique, de partager ses questionnements, de se former, de se faire critiquer, etc. le praticien permettra à ses savoirs d’acquérir une certaine tangibilité et transmissibilité. Ceux-ci seront validés par l’impact (théorique et concret) qu’ils auront sur une communauté professionnelle. Lui-même faisant partie de cette communauté, l’enseignant devient un apprenant en mode bêta perpétuel. C’est alors qu’avec un peu de chance et beaucoup de rigueur, il verra ses savoirs-faire considérés comme valides dans le grand temple de la recherche en éducation.
Peut-être.
Quoiqu’il en soit, l’enseignant continuera d’ouvrir la porte de sa classe à ses élèves, fier d’accomplir une mission qui le mènera inexorablement vers des chemins qu’ils n’avaient pas prévus emprunter.